Les 30 et 31 octobre, 1er et 2 novembre 2014, le Burkina Faso a vécu des journées historiques mémorables et de portée immense. En effet, le peuple burkinabè par une insurrection populaire a mis fin au régime autocratique et monarchique de l’ex Président Blaise COMPAORE qui rêvait, après vingt sept (27) ans de règne, de rempiler à nouveau par une modification de l’article 37 de la Constitution.

La coordination des syndicats du Ministère de l’Economie et des Finances (CS-MEF) salue cette grande victoire de notre peuple qui est la résultante des grandes luttes menées depuis 1998, année de l’assassinat ignoble du journaliste Norbert ZONGO et de ses compagnons d’infortune. Aussi, s’incline-t-elle respectueusement et avec dévotion sur les martyrs qui ont perdu la vie avec honneur et dignité sur le champ du combat et présente ses condoléances aux familles éplorées. Elle traduit toute sa compassion aux blessés et autres handicapés à vie et leur souhaite un prompt et meilleur rétablissement.

Ces évènements ont une fois de plus propulsé l’armée au devant de la scène politique ; surtout sa fraction la plus crainte par notre peuple à savoir le Régiment de Sécurité Présidentielle(RSP) dont est issu le Lieutenant-colonel Yacouba Isaac ZIDA, qui s’était alors autoproclamé président du Faso, chef de l’Etat pour ensuite devenir Premier Ministre.

Sous la pression de notre peuple, de la CEDEAO et de l’Union Africaine, cette fraction de l’armée a « cédé » le pouvoir aux civils à travers une transition démocratique et pacifique.

A cet effet, une charte écrite par l’opposition politique et la société civile a fait l’objet de discussions et qui a permis de désigner un Président de la transition ainsi que les organes et instances chargés d’animer cette période.

La CS-MEF observe que toutes les structures de la transition ont été mises en place et fonctionnent à présent dans une atmosphère de revendications et/ou de contestations populaires.

Dans cette situation trouble, complexe et fragile, la CS-MEF élève sa voix pour s’associer à notre peuple pour dire que le Gouvernement de la 4ième république doit rendre compte de sa gestion. Cela passe par :
  la mise sur pied d’une commission d’enquête pour rechercher et punir les auteurs et les commanditaires des assassins de tous ceux qui sont tombés sous les balles des 30 et 31 octobre ainsi du 2 novembre 2O14 ;
  la prise en charge complète de tous les blessés de l’insurrection ;
  l’élucidation et le jugement de tous les auteurs et commanditaires de crimes économiques et de sang depuis 1987 à nos jours ;
  la mise sur pied d’une commission d’enquêtes qui va investiguer sur les enrichissements illicites des fonctionnaires de l’Etat toutes catégories confondues, la fraude fiscale, les détournements et autres malversations ;
  l’élucidation et le jugement de tous les auteurs d’atteintes aux libertés démocratiques et syndicales depuis 1987 à nos jours ;
  le gel des biens volés par les dignitaires de l’ancien Régime ;
  le rapatriement des biens mal acquis par ses dignitaires.

Dans le secteur des Finances, les travailleurs militants de nos syndicats respectifs ont vécu sous la 4ième république et sous la houlette de Lucien Marie Noël BEMBAMBA, ex Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité et ex Ministre de l’Economie et des Finances en cavale, une férule humiliante faite de violations des libertés syndicales, d’un clientélisme jamais égalé dans la gestion des carrières des travailleurs et de l’écartement de cadres valeureux qui ont refusé la soumission aveugle aux vues du Ministre.

Aussi, en cette période de transition, les préoccupations suivantes des travailleurs du MEF doivent être prises en compte. Il s’agit de :
  la réduction de trois (03) à deux (02) ans de la durée de formations des cadres A de l’ENAREF et de l’END à partir de l’année académique 2014-2015 ;
  l’annulation de la décision portant exclusion des élèves du cycle A’ de l’ENAREF et la levée de toutes les sanctions les concernant ;
  la reprise sans condition des 58 élèves exclus de l’ENAREF ;
  l’adoption de statuts particuliers et des plans de carrière pour les personnels du Ministère de l’Economie et des Finances ;
  l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel du MEF ;
  la réduction du train de vie de l’Etat ;
  l’institution de la loi sur le délit d’apparence ;
  la lutte effective contre la corruption.

Au regard de ce qui précède, la CS-MEF invite tous ses militants et sympathisants à se mobiliser davantage pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux et les acquis de l’insurrection populaire.

Vive l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 !

Vive la Coordination des syndicats du MEF !

Vive l’unité d’action syndicale !

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